Remords
On me reproche mon acte :
mon petit frère m’en veut et me traite presque de salope. Non pas parce que j’ai
couché avec le petit M., mais parce qu’il sait que j’ai mis P. (mon ex) au courant. Je
ne sais même plus pourquoi j’ai fait ça. Pour une fois je me rends compte que
ne pas avoir une conduite irréprochable ne me va pas. Ce n’est pas moi, non. J’attends
un peu pour savoir si ça va me pourrir la vie encore longtemps, ce remords. Si P. a avalé la pilule et m’a plutôt coupé l’herbe sous le pied sur ce coup là (il
savait que j’allai lui dire pour l’emmerder alors c’est lui qui a posé la
question en premier), mon frère lui a encore du ressentiment envers moi. Pourquoi ?
Parce qu’il estime P., qu’il lui manque, et que moi, dans mon grand égoïsme
je me suis amusée méchamment avec lui. Si cette conduite je l’ai estimée
nécessaire, pour me prouver quelque chose à moi-même, parce que j’en avais tout
bêtement besoin, si je ne la regrette pas (pour ce qui est de l’acte lui-même),
je me rends compte à présent combien j’ai sérieusement déconné dans ma
communication. Pourquoi avoir parlé de ça à P. ? Après tout cela n’a
eu d’effet que quelques instants chez lui, et puis Vincent ne le savait pas
jusqu’à ce qu’il tombe sur ma conversation msn. Mais je sais maintenant que suite
à cette fameuse nuit P. lui a tenu un discours sur moi qui me déplaît,
parce que forcément ce n’était pas pour faire mon éloge ; ils ont discuté
ensemble de ma conduite qu’ils semblent juger « ne pas me ressembler »
et ça m’est insupportable. Si tout ça recommence je me
tairai devant eux deux. Mais je ne peux pas revenir en arrière et je persiste à
croire que rien n’aurait pu être autrement. C’est ce qui m’a permis de me
détacher de P. ; peut-être y avait-il une voie plus adulte, plus
honorable, je n’en sais rien, je ne l'ai pas trouvée assez tôt. Je dois tout assumer, mais également reconnaître
mes torts (ça en fait partie, non ?) pour ne plus les reproduire. J’espère
juste que tout ça va s’oublier et que je pourrai tranquillement retrouver ma
stabilité dans des bras qui auront besoin de moi comme j’aurai besoin d’eux au
quotidien. Quelle merde, quand même.