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L'éducation sentimentale
L'éducation sentimentale
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3 janvier 2008

Littérature latine

Mimi_south_parkLes moments d'excitation sont très rares chez moi. A moins d’être physiquement stimulée par mon partenaire, j’ai rarement l’occasion d’être dans cet état quand je suis seule. Je peux rechercher cet état dans les phantasmes, mais je n’en ai pas, ou plus (puisque récemment réalisés ?). Mais là, ça y est, ça me tombe dessus comme ça : un passage du Satiricon particulièrement grivois que je vous cite plus bas, avec Still Loving You des Scorpions en musique d’ambiance... et voilà que me reparaît le visage du petit M. à un moment très particulier... Vive la littérature latine !

 

« Étant en Asie où j’avais été emmené par le questeur pour une levée d’impôts, je reçus mon billet de logement à Pergame. C’était un séjour charmant, non seulement pour le confort des appartements, mais aussi parce que l’hôte avait un fils ravissant. Je mis au point un plan pour que son père ne me soupçonnât pas d’avoir des vues sur lui. (....) Le narrateur parvient à devenir l’enseignant du garçon.

Il arriva qu’un jour de fête où la leçon avait été écourtée et où un festin prolongé nous avait ôté la force de gagner nos chambres, nous nous endormîmes dans la salle à manger ; Vers minuit je m’aperçus que le garçon était réveillé. D’un timide murmure à peine audible, je formulai ce vœu : « Déesse Vénus, si je puis embrasser ce garçon assez légèrement pour qu’il ne sente rien, je lui offrirai une paire de colombes ». Ayant entendu le prix promis pour mon plaisir, le garçon se mit à ronfler. M’approchant du simulateur, je le baisotais à loisir. Satisfait de cette entrée en matière, je me levai de bon matin, choisis une belle paire de colombes, et, m’acquittant de mon vœu, lui apportai ce qu’il attendait.

La nuit suivante, la même occasion se présenta. Je changeai mon souhait : « si j’arrive à le caresser partout sans qu’il s’en aperçoive, pour sa peine, je lui offrirai deux coqs de combat bien batailleurs. » A ce vœu, le jouvenceau s’approcha de lui-même, de peur, je pense, que je ne m’endormisse. J’apaisai sur le champ ses inquiétudes et savourai tous les replis de son corps, jusques et en deçà de la suprême extase. Et dès que vint le jour, il reçut, tout joyeux, le cadeau promis.

La troisième nuit m’étant aussi propice, je me levait et dis à l’oreille du faux dormeur : « Dieux immortels, si pendant qu’il dort j’arrive à lui faire complètement l’amour et à prendre mon plaisir, et à la condition expresse qu’il n’ait rien senti, pour la jouissance reçue, j’offrirai demain à ce garçon un superbe trotteur de Macédoine. » Jamais l’éphèbe ne sommeilla plus profondément. J’emplis tout d’abord mes mains de ses seins à la blancheur de lait, puis lui appliquait un baiser sur la bouche, enfin atteignis l’endroit où s’accomplirent tous mes vœux. Le lendemain, il resta assis dans sa chambre, attendant son cadeau comme d’habitude. Tu sais comme il est plus facile d’acheter des colombes et des coqs qu’un trotteur. Et en plus de ça, j’avais peur qu’un cadeau aussi important ne rendît suspecte ma civilité. Aussi, lorsque, après m’être promené quelques heures, je rentrai chez mon hôte, l’enfant n’eut de moi qu’un baiser et rien d’autre. Alors il regarda alentour, me passa les bras autour du cou, et me demanda : « Monsieur, s’il vous plaît, où est le trotteur ? »

Bien que ce manquement m’eût clos l’accès que je m’étais ménagé, je revins rapidement en faveur. Quelques jours après, le même concours de circonstances nous offrit une occasion identique. Dès que j’entendis le père ronfler, j’entrepris le garçon, le pressant de faire sa paix avec moi en me laissant simplement le rendre heureux. J’invoquais toutes les bonnes raisons que peux dicter un désir gonflé de sève ; Mais lui, buté dans sa colère, ne faisait que répéter : « Dormez, ou je vais le dire à mon père ! » Il n’est point d’obstacle dont l’acharnement ne finisse par venir à bout. Pendant qu’il répétait « je vais appeler mon père », je m’insinuai, et, malgré un semblant de résistance, conquis mon plaisir. Ma friponnerie ne le laissa pas de marbre. Après de longues récriminations sur sa déception et les moqueries des camarades auprès desquels il s’était vanté de mes largesses, il ajouta : « Quand même, vous allez voir, je ne suis pas comme vous. Si vous avez envie, refaites-le moi. » Du coup, oubliés tous mes torts, rentré en grâce auprès du garçon, je pris mon avantage et m’endormis. Mais ce deuxième acte ne suffit pas à l’éphèbe. Il était dans la fleur de l’adolescence, à l’âge où l’on brûle de se donner. Il me remit donc en érection dans mon sommeil et me dit : « Vous ne voulez plus ? » Certes, le cadeau n’était pas encore franchement une corvée. Aussi, vaille que vaille, éreinté, suant et suffocant, je pus lui donner son content, et, brisé de volupté, retombai dans mon sommeil. Moins d’une heure après, le voilà qui m’agace de la main et qui me dit : « Pourquoi on ne le fait plus ? » Moi, du coup, à force d’être réveillé, j’ai piqué une grosse colère, et je lui ai renvoyé du tac au tac : « Dors, ou je vais le dire à ton père !"
 

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