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L'éducation sentimentale
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14 novembre 2007

Money makes the world go round...

 

C'est dans les petites choses de la vie qu'on découvre qu'on habite à Paris. Mon statut de non-provinciale se fait sentir, par ces petits détails comme le fait de changer de gynéco, parce que celle que j'avais en province part en retraite et que je me suis dit que, tant qu'à faire, autant en prendre une à Paris, puisque je suis bien partie pour y rester un temps certain.

Je me rendis donc dans le 8e arrondissement, à l'adresse que l'ancienne m'avait conseillé. J'avais mon rendez-vous, j'avais renfloué à contre-coeur mon compte de 50 euros pour pouvoir faire un chèque, pensant que la consultation serait en dessous de cette somme, comme chez moi. Une consultation de routine. J'attendis quelques dix minutes, entrai dans le cabinet. Groupe sanguin A+, 1ère consultation chez vous, 20 ans, deux ans de contraception, rapports réguliers (pincement au coeur en pensant à ma rupture de trois jours plus tôt), Daily gé, khâgne, grand-père cancer du colon, jamais hospitalisée, pas de diabète ni d'allergies, très bien vous pouvez passer à côté, vous déshabiller, vous peser et vous monter sur la table.

Je m'exécutai sans difficulté. 55.3 kg, col de l'utérus parfait, « je vous ferai un frottis l'année prochaine », enlevez le haut, très bien. « Je vous renouvelle la pilule pour un an ; s'ils vous font des problèmes à la pharmacie, téléphonez moi je vous referai une ordonnance. Vous voulez quelque chose pour ne pas stresser lors des concours ? Non merci ? Ah. Voilà aussi pour une prise de sang, cholestérol blablabla, envoyez moi les résultats par courrier ».

« Vous avez la carte vitale ? C'est cent euros ».
- Que... que quoi ? CENT euros ?
- C'est cela.
- Gasp.

Je m'exécutai donc, signai avec une larme à l'oeil, et regrettai que le cabinet soit situé à 100 mètres des galeries Lafayette, et que les médecins hospitaliers à Paris s'estiment tellement chers. Moralité : il vaut mieux être RICHE.

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